À qui parles-tu vraiment ? (Ou pourquoi la “cible idéale” est une fausse bonne idée)

À qui parles-tu vraiment ? (Ou pourquoi la “cible idéale” est une fausse bonne idée)

Si tu es en train de créer ou de développer ton activité, tu as sûrement déjà entendu cette question :

“Mais à qui je m’adresse vraiment ?”

C’est LA question que tout le monde te pose.

Le point de départ de toute stratégie marketing, le fameux Graal du business.

Et à chaque fois, les réponses sont presque toujours les mêmes : “Définis ta cible idéale”, “Crée un persona”, “Imagine ta cliente de 37 ans, qui vit à Lyon, aime le yoga et boit des infusions au gingembre.”

Sauf que… ça te bloque.

Parce que tu ne vends pas des paquets de céréales en supermarché. Tu proposes des créations, des services, un accompagnement. Tu veux aider, transformer, inspirer. Et réduire les humains que tu souhaites toucher à une fiche signalétique… ça te semble froid, abstrait, presque absurde.

Alors aujourd’hui, on va voir comment dépasser cette approche et revenir à l’essentiel : la connexion. Ce lien invisible mais puissant entre ce que tu offres et ce que l’autre vit, ici et maintenant.

Et bonne nouvelle : peu importe que tu vendes un produit ou un service, on peut rendre cette connexion concrète et actionnable.

Produit ou service : la distinction qui change tout

Avant tout, il faut comprendre une chose fondamentale : la stratégie n’est pas la même selon ce que tu vends. On ne vend pas un objet tangible de la même manière qu’une transformation, un accompagnement ou un savoir-faire.

Si tu vends un produit

Prenons un exemple concret.

Tu fabriques des bougies artisanales.

On pourrait te dire : “Définis ta cliente idéale”. Et tu te retrouves à te demander si c’est la jeune étudiante dans son studio, la maman qui cherche un cadeau pour la fête des mères, ou la trentenaire engagée qui ne jure que par le local et le zéro déchet.

Mais voilà la nuance : ce n’est pas une question d’âge, de lieu ou de profession.

C’est une question d’intention.

La vraie question devient :

“À qui ai-je envie de faire plaisir avec ce produit ?”

  • L’étudiante cherche un moment cosy pour elle, une petite bulle de réconfort.

  • La jeune mère cherche un cadeau qui a du sens, qui émeut, qui surprend.

  • La trentenaire engagée veut un objet qui incarne ses valeurs et qui fait écho à son style de vie.

Même produit, mais les mots pour en parler, les visuels, l’ambiance, le storytelling, tout change selon l’intention.

Et là, tu commences à parler aux émotions, pas à des cases.

Micro-exercice : Prends ton produit et écris 3 phrases qui expliquent pourquoi chacune de ces personnes voudrait l’acheter. Ne pense pas “marketing”, pense “humain”. Tu verras déjà ton message prendre vie.

Si tu vends un service

Ici, c’est différent.

Les gens ne se réveillent pas un matin en se disant : “Tiens, j’ai besoin d’un coaching pour m’organiser !”.

Non. Ils viennent chercher une transformation, un soulagement, une solution à quelque chose qui les bloque ou les frustre.

Se demander l’âge, le job, ou les loisirs de cette personne est souvent une perte de temps.

Ce qui compte, c’est :

“Quel problème j’aide à résoudre ?”

C’est ce que j’appelle le problème idéal.

Et pour illustrer, imagine une coach en organisation. Son problème idéal n’est pas “femme de 38 ans avec deux enfants”. C’est le sentiment d’être submergée. C’est cette pensée qui tourne en boucle :

"J’ai mille idées et mille obligations, je cours partout mais je n’avance nulle part, je ne sais plus par où commencer."

Ce problème, cette frustration, cette réalité intérieure, c’est ça qui va te guider dans ta communication.

Pas l’âge, pas le lieu, pas la couleur préférée.

Identifier ton problème idéal

Alors, comment trouver ce fameux problème idéal ? Par l’écoute.

Pas avec des tableaux Excel ou des fiches personas, mais en écoutant le langage vrai des personnes que tu souhaites aider.

Où chercher ?

  • Dans les conversations : tes clients, prospects, amis ou collègues parlent souvent de leurs frustrations. Note les phrases exactes.

  • En ligne : lis les commentaires sur les blogs, les groupes Facebook, les forums ou même les avis Amazon. Les gens décrivent leurs problèmes avec leurs mots, bruts, pas marketés.

  • En toi-même : souvent, tu es partie de ce problème. Qu’est-ce qui t’a motivée à créer ton service ou ton produit ? Tes mots peuvent être un excellent point de départ.

Exemples concrets :

  • Une thérapeute entend souvent : “Je me sens perdue, j’ai l’impression de tourner en rond.”

  • Une consultante pour entrepreneurs remarque : “Je sais que j’ai des choses à dire, mais je n’arrive pas à structurer mon message.”

  • Une coach fitness reçoit : “J’essaie plein de méthodes, mais rien ne marche, je perds ma motivation.”

Ces phrases, elles sont de l’or. Elles sont ton point de départ.

Si tu les comprends, tu peux construire ton message, ton contenu, ton offre.

Tu ne parles pas à un profil, tu parles à une personne réelle avec un problème réel.

Micro-exercice : Note 5 phrases que tu as entendues récemment de prospects ou clients qui reflètent un problème, une frustration ou un besoin. Si tu n’as pas encore d’audience, note les frustrations que tu as vécues toi-même dans ce domaine.

Pourquoi la cible idéale peut être un piège

Vouloir définir une cible parfaite te bloque. Tu passes du temps à créer un “profil idéal” qui peut ne jamais exister dans la réalité.

Et tu te demandes ensuite si tu peux parler à quelqu’un d’autre, si tu vas perdre des clients.

La vérité : quand tu communiques clairement, tu ne perds pas des gens, tu rassures les bonnes personnes.

Les autres ne sont simplement pas ton public. Et c’est ok.

Pense à ta communication comme à un phare. Il attire ceux qui sont faits pour voir sa lumière et laisse les autres suivre leur chemin. Et cette lumière, c’est ton problème idéal qui brille à travers ton contenu, tes produits et tes services.

Comment utiliser ton problème idéal dans la pratique

Une fois que tu as identifié ton problème idéal, tu peux :

  • Créer du contenu qui valide le ressenti : “Est-ce que tu te sens aussi dépassée par toutes tes tâches ?”

  • Montrer que tu comprends le problème : “Il est normal de se sentir bloquée quand on essaie mille méthodes différentes.”

  • Donner des pistes simples et actionnables pour commencer à le résoudre.

Micro-exercice : Pour ton prochain post ou article, prends une des phrases de ton problème idéal et écris 3 lignes qui montrent que tu comprends ce que vit la personne. Pas besoin de solutions parfaites, juste une main tendue.

L’évolution est normale

Ton problème idéal n’est pas figé. Ce que tu comprends aujourd’hui peut évoluer dans 6 mois.

Tu n’as pas besoin de tout savoir pour commencer. Il suffit d’avoir un angle d’entrée, une intention. Et chaque échange, chaque retour de ton audience, te rapproche d’une meilleure compréhension.

Si tu veux approfondir cette idée de “point de départ” et poser des bases solides pour ton business, relis mon article sur les 4 piliers essentiels à toute activité indépendante.

Quand tu proposes produits et services

Si tu fais les deux, tu peux utiliser les deux approches :

  • Problème idéal pour tes services, qui devient le cœur de ton message.

  • Intention créative pour tes produits, qui se décline en cadeau, objet symbolique ou ambiance à transmettre.

C’est une manière cohérente de faire résonner tout ton univers autour d’une transformation réelle.

Arrête de chercher la cible idéale comme une formule magique.

Commence à chercher le point de rencontre.

C’est là que ton savoir-faire, ta sensibilité ou ta création rencontre un besoin réel. Là que tout commence.

Tu n’as pas besoin d’être parfaite. Juste d’être présente, attentive, et prête à écouter.

Les bons mots, les bonnes émotions et la bonne connexion sont déjà là, il suffit de les capter.

Micro-exercice final : Écris une phrase qui résume le “point de rencontre” de ton offre aujourd’hui.

Une phrase simple qui dit : “Mon offre aide à…” et complète avec le problème idéal que tu résous.

Que faire si je vends à la fois produits et services ?

Utilise le problème idéal pour tes services, et décline-le en intentions pour tes produits. Ainsi, tout ton univers reste cohérent et incarné.

Est-ce que les données démographiques sont inutiles ?

Non, elles peuvent t’aider à choisir tes canaux, mais elles viennent en second plan. Ton message ne doit jamais dépendre d’elles.

Comment utiliser concrètement le problème idéal dans mon contenu ?

Chaque post, chaque article, chaque vidéo peut partir d’une facette du problème. Valide le ressenti, montre que tu comprends et propose des pistes simples. C’est ainsi que naît la confiance.

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