Si tu es entrepreneure, créatrice, artisane, freelance ou praticienne, tu connais probablement ce mélange étrange entre fierté et malaise dès qu’il s’agit… de vendre.
Tu peux adorer ce que tu fais, être profondément convaincue de l’utilité de ton travail, et malgré ça, sentir ton corps se tendre dès qu’il faut parler prix, présenter ton offre, ou publier un post un peu trop “commercial”.
Les pensées arrivent en rafale : « Je ne suis pas une commerciale. » « Je n’ai pas envie de forcer les gens. » « Mon travail devrait parler de lui-même. » « Si c’est vraiment bien, les gens le verront. »
Et pendant que tu doutes, ton projet, lui, reste dans l’ombre.
Dans cet article, on ne va pas parler “techniques de closing” ni scripts de vente agressifs. On va faire l’inverse : remettre de la nuance, réhabiliter la vente comme un geste de service, et t’aider à voir comment traduire ce que ton travail apporte concrètement sans te travestir, sans surjouer, sans te trahir.
On va explorer ensemble :
d’où vient vraiment cette peur de vendre
comment passer de “vendre” à “traduire” la valeur de ce que tu fais
Comment communiquer sur ce que tu apportes avec clarté, plutôt qu’avec pression
et comment ancrer une posture de vente apaisée, à ton rythme, à ta façon
Tu n’as rien à forcer. On va simplement éclairer ce qui est déjà là.
Si la simple idée de vendre te noue l’estomac, ce n’est ni un manque de courage, ni un défaut de caractère, ni une preuve que “tu n’es pas faite pour ça”. La peur de vendre est profondément humaine, et souvent très logique quand on regarde ce qu’on a vécu.
Dès que tu t'apprêtes à faire une offre, ton cerveau active deux vieux réflexes : la peur du rejet et la peur d’être perçue comme une menace. Pendant longtemps, être mise de côté par le groupe, c’était perdre la protection du collectif. Aujourd’hui, tu ne risques plus de finir seule au milieu de la savane… mais ton système nerveux, lui, n’a pas reçu la mise à jour.
Et la vente, qui implique de se montrer, de prendre la parole, de se rendre visible, réactive pile ces fils-là.
À ça s’ajoutent toutes les mauvaises scènes de vente que tu as déjà subies :
le vendeur trop insistant dans une boutique qui ne t’écoute pas vraiment
la pub qui appuie là où ça fait mal pour te faire acheter
la promesse en ligne tellement exagérée qu’elle te donne presque honte d’y avoir cru
Petit à petit, ton cerveau associe : vente = pression, manipulation, malaise.
À partir de là, le mécanisme est presque automatique :
tu refuses l’idée de ressembler à ces vendeurs agaçants
tu ne veux pas mettre la pression
tu ne veux pas “forcer la main” à qui que ce soit
tu te dis que “si ton travail est bon, il se vendra tout seul”
En réalité, tu n’as pas peur de vendre. Tu as peur de devenir quelqu’un que tu ne veux pas être.
Et cette confusion alimente une deuxième peur très répandue : la peur de déranger. Elle est particulièrement présente chez les femmes qui mettent du cœur dans ce qu’elles font : artisanes, créatrices, accompagnantes, thérapeutes, consultantes, graphistes, décoratrices, photographes…
Tu crées avec soin, avec intention, avec sens. L’idée de venir “te mettre en avant” te semble à l’opposé de ta manière d’être. Alors tu choisis souvent une stratégie qui paraît plus confortable : le retrait.
Tu travailles ton produit, ton offre, ton site, tes visuels. Tu t’occupes du fond, tu peaufines les détails. Et tu attends. Tu espères que :
le bouche-à-oreille suffira
les gens verront bien que c’est de qualité
les bonnes personnes finiront par tomber dessus
Sauf que dans un monde saturé d’informations, ce n’est plus la valeur qui manque, c’est sa lisibilité. Tu peux avoir un accompagnement d’une profondeur incroyable, une collection de pièces uniques, un service ultra pointu… tant que tu ne l’expliques pas, tant que tu ne le rends pas compréhensible, il reste invisible.
Et c’est là que la peur devient intéressante.
Parce qu’au lieu de la voir comme un blocage à “écraser”, tu peux commencer à la voir comme un indicateur :
Elle montre à quel point tu tiens à rester fidèle à ce qui te définit.
elle montre à quel point tu refuses les codes de la vente agressive
elle montre à quel point tu tiens à la relation humaine
Autrement dit : la peur que tu ressens n’est pas la preuve que tu es “nulle en vente”. C’est souvent la preuve que tu as déjà les ingrédients pour vendre très bien mais pas comme on te l’a montré. À ta manière, avec plus de clarté, plus de douceur, plus de respect.
Et c’est justement ce qu’on va travailler dans la suite : non pas “apprendre à mieux convaincre”, mais apprendre à mieux traduire ce que tu fais, pour que les bonnes personnes puissent enfin le reconnaître.
On pourrait croire que vendre, c’est “convaincre quelqu’un d’acheter”. Mais si tu observes attentivement ceux qui vendent le mieux, celles avec des adeptes fidèles, une activité stable, et un bouche-à-oreille naturel, tu remarqueras une constante :
Elles ne cherchent pas à convaincre.Elles traduisent.
Parce que ce que tu apportes, que ce soit manuel, créatif, stratégique ou thérapeutique, est un langage en soi. Toi, tu comprends la valeur de ce que tu fais. Tu sais ce que ça produit. Tu connais les détails, les nuances, les subtilités. Tu vois ce qu’il y a derrière l’objet, la séance, la création ou l’accompagnement.
Mais la personne en face ? Elle, elle ne voit que la surface.
Ce n’est pas parce qu’elle n’est pas sensible ou qu’elle ne comprend rien. C’est simplement qu’elle n’a pas vécu ton processus. Elle ne parle pas (encore) ton langage.
Elle parle son propre langage : celui de ses émotions, de son problème, de ce qu’elle vit dans son quotidien.
Et tant que tu communiques dans ton langage à toi, il y aura toujours un écart entre ce que tu veux offrir et ce que l’autre comprend. Cet écart… c’est précisément ce qui crée la sensation d’être nulle en vente.
Bonne nouvelle : cet écart peut être comblé. Et c’est là que la traduction intervient.
La traduction : rendre visible ce qui est invisible
Prenons quelques exemples concrets.
Exemple 1 : Tu es créatrice de bijoux
Tu vois une chaîne plaqué or 3 microns, un fermoir solide, un motif travaillé à la main. Tu vois des heures d’essai, de choix de matériaux, de tests.
Ce qu'elle voit, si tu ne dis rien : “Un joli collier doré.”
La traduction, c’est ce pont-là.
C’est dire : “Ce collier est pensé pour être porté tous les jours, même sous la douche, sans perdre son éclat. Il a été imaginé pour symboliser un nouveau chapitre : beaucoup l’achètent pour marquer un changement important dans leur vie.”
D’un coup, on ne voit plus un “joli collier”, elle voit le rôle qu’il peut jouer dans sa vie.
Exemple 2 : Tu es consultante en communication
Toi, tu vois une stratégie claire, un plan d’action, une compréhension profonde du métier. Tu vois ce que ça change : la charge mentale qui baisse, la visibilité plus stable, les achats qui arrivent sans courir partout.
Ce que ton prospect voit : “Une prestation de communication, comme on en voit partout.”
La traduction, ce serait : “Tu vas arrêter de publier dans le vide et comprendre exactement quoi dire, à qui, et pourquoi. Ton message va enfin attirer les bonnes cibles, sans t’épuiser.”
Tu traduis la valeur “technique” en résultat vécu.
Exemple 3 : Tu es céramiste
Toi, tu vois le geste, la matière, la cuisson, le façonnage, la patience. Tu sais pourquoi ce mug est différent de tous les autres.
Elle, elle voit : “Un mug un peu plus cher que ceux du commerce.”
La traduction : “Ce mug garde la chaleur plus longtemps grâce à l’épaisseur de la terre. Beaucoup me disent qu’il transforme leur rituel du matin en un moment plus calme et plus ancré.”
Tu traduis la technique en émotion.
Parce que ce qui est évident pour toi ne l’est pas pour l’autre.
Tu vis tellement dedans que tu oublies ce que c’est que de ne pas savoir. C’est ce qu’on appelle : la malédiction du savoir.
Tu crois que :
c’est évident (alors que ça ne l’est pas)
tout le monde fait ça (ce qui est faux)
ce n’est pas assez exceptionnel pour en parler (alors que si)
La traduction demande un effort très particulier : celui de revenir dans la tête de quelqu'un qui découvre ton univers.
Voici les trois angles les plus puissants à utiliser pour traduire l'impact de ce que tu fais (et que presque personne n’utilise) :
1. Traduire la fonction en bénéfice concret
Ce que tu dis : “Mes bougies sont en cire végétale.”
Ce que tu pourrais traduire : “Elles diffusent leur parfum plus longtemps sans donner mal à la tête.”
Ce que tu dis : “Mon accompagnement comporte 6 séances.”
Ce que tu pourrais traduire : “On avance ensemble pas à pas, sans que tu te sentes seule face à tes décisions.”
2. Traduire la technique en émotion
Ce que tu dis : “C’est un vêtement upcyclé.”
Ce que tu pourrais traduire : “Tu portes une pièce qui a une histoire, qui respecte la planète, et qui ne ressemble à aucune autre.”
Ce que tu dis : “Je crée une identité visuelle minimaliste.”
Ce que tu pourrais traduire : “Ton entreprise renverra une impression immédiate de clarté, de qualité et de confiance.”
3. Traduire ton processus en sécurité
Ce que tu dis : “On commence par un audit.”
Ce que tu pourrais traduire : “Je prends le temps de comprendre ta situation pour éviter que tu partes dans tous les sens. Tu seras guidée dès le départ.”
Ce que tu dis : “Je fabrique chaque pièce à la main.”
Ce que tu pourrais traduire : “Tu vas recevoir un objet qui durera dans le temps, et qui n’aura été fait que pour toi.”
Le vrai déclic : tu ne vends pas une prestation, tu vends un résultat.
Ce n’est pas ton produit ou ton service que les gens veulent. C’est :
ce qu’ils vont vivre avec
ce qu’il va changer dans leur quotidien
comment ils vont se sentir grâce à lui
Et c’est exactement ça que la traduction rend visible.
Le jour où tu comprends ça, tu ne te demandes plus : “Comment je vais vendre ça ?”
Tu te demandes : “Comment je peux aider l’autre à voir ce que je vois déjà ?”
Et cette question-là… elle est infiniment plus douce, plus juste, plus humaine.
C’est un tournant énorme, presque un soulagement, quand on le comprend vraiment : ton rôle n’est pas de convaincre. Ton rôle est de clarifier. Et cette nuance change absolument tout dans ta manière de parler de ce que tu fais, que tu vendes un objet fait main, une création artisanale, un produit numérique, ou un accompagnement. Parce que “convaincre”, c’est une posture de tension. Clarifier, c’est une posture de mise en lumière.
Pourquoi essayer de convaincre te fatigue autant ?
Quand tu essaies de convaincre quelqu’un d’acheter, tu pars du principe que :
tu dois “prouver” ta valeur
tu dois “justifier” ton prix
tu dois “répondre à toutes les objections”
tu dois “être à la hauteur
Et tout ça, c’est épuisant.
Parce que tu places ton énergie au mauvais endroit : chez toi, au lieu de la placer chez l’autre. Tu cherches à tout prix à être parfaite, complète, irréprochable. Alors que ce que l’autre attend, ce n’est pas une démonstration… mais une comprenabilité.
Les clientes n’achètent pas parce que tu as tout expliqué en détail. Elles achètent parce qu’elles ont compris la place que ce que tu apportes peut prendre dans leur vie.
Clarifier, c’est dire : “Voici ce que je fais. Voici pour qui c’est. Voici ce que ça peut changer.”
Rien de plus. Rien de moins.
Et quand tu clarifies vraiment, tu deviens tellement limpide que la question “Est-ce que c’est pour moi ?” trouve sa réponse toute seule.
Voici comment cela se traduit dans différents métiers :
Pour une créatrice (bijoux, céramique, textile, déco…)
Convaincre : “C’est fait main, durable, unique, avec tels matériaux, telle technique…”
Clarifier : “C’est une pièce que tu peux garder longtemps, qui crée un rituel ou une émotion particulière, et qui parle de toi avant même que tu ne dises un mot.”
L'objet trouve d'emblée sa place dans le quotidien. La vision est claire, concrète, vivante.
Pour une prestataire de service (consultante, graphiste, photographe…)
Convaincre : “Je propose un audit, puis 6 séances, puis une présentation finale, etc.”
Clarifier : “Tu pourras arrêter de te sentir perdue et avancer avec un plan clair, adapté à toi, et un accompagnement qui te tient la main sur la durée.”
Tu passes de “voici comment je travaille” à “voici ce que tu vas vivre”.
Pour une coach ou thérapeute
Convaincre : “Je t’aide à dépasser tes blocages.”
Clarifier : “Tu vas sortir de cette période de confusion et retrouver une direction qui te ressemble, sans avoir l’impression de faire ça seule.”
Tu changes de niveau : tu parles de l’expérience vécue, pas de ta méthode.
Clarifier demande trois choses simples (et souvent négligées).
Ce sont les trois piliers qui donnent à ton message la fluidité nécessaire pour que ton audience comprenne ce que tu fais.
1. Dire à qui tu t’adresses clairement
Pas pour exclure, mais pour rendre ton message reconnaissable.
Le cerveau humain fonctionne par reconnaissance : il accroche quand il reconnaît sa propre expérience.
Par exemple : “Je travaille avec des femmes qui lancent leur activité et qui ont peur de se sentir seules face à leur communication.”
Ce n’est pas excluant. C’est précis. Et la précision attire.
2. Nommer le point de départ, la situation actuelle de ta cliente
Ce qu’elle vit maintenant. Ses mots à elle.
Parce que si elle ne se reconnaît pas dans le point de départ, la suite ne l’intéresse pas.
Exemples :
“Tu as l’impression de tourner en rond.”
“Tu n’arrives pas à mettre de mots sur ta valeur.”
“Tu sais faire, mais tu n’arrives pas à le dire.”
“Ton atelier est plein, mais ton carnet de commandes, un peu moins.”
Nommer, c’est éclairer.
3. Décrire la transformation, ce qui devient possible grâce à ton travail
Pas un résultat “instagrammable”. Un résultat vécu, ressenti.
“Un intérieur qui t’apaise chaque matin”
“Un compte Instagram où tu te sens enfin toi-même”
“Une identité visuelle qui t’ouvre des portes”
“Un bijou qui accompagne un moment important de ta vie”
La transformation, c’est toujours le cœur de la vente. Même quand tu ne vends pas vraiment, même quand tu traduis simplement.
Quand tu clarifies :
tu n’es plus en compétition
tu n’essaies plus de “prouver”
tu n’as plus l’impression de devoir jouer un rôle
Tu deviens lisible. Et la lisibilité est la forme la plus puissante de légitimité.
Elle dit : “Je sais ce que je fais, je sais pour qui je le fais, je sais ce que cela change.”
Et ça… ça rassure profondément une cliente. Ça crée un espace où elle peut faire un choix en confiance, sans pression.
Le signe que tu es dans la bonne posture : tu n’as plus besoin de pousser. La conviction dispense de toute précipitation. Elle avance parce que ton message a fait écho à une attente réelle. Quand tu clarifies, tu arrêtes de courir après les gens. Tu te places, tu te montres, et tu laisses venir celles qui se reconnaissent dans ton message. Et c’est là que la vente devient un acte doux, humain et profondément aligné.
La posture est souvent la pièce manquante du puzzle. Tu peux comprendre la peur, tu peux assimiler l’idée de “traduire”, tu peux clarifier ton message… mais si, dans ton quotidien, tu continues à parler de ton offre comme si c’était un détail, rien ne change vraiment.
Vendre sans te trahir, c’est une manière d’être, pas une performance ponctuelle.
Voici trois principes simples, concrets, qui ancrent durablement une vente apaisée quel que soit ton métier.
1. Décrire ton travail comme quelque chose de normal, pas comme une exception
Les femmes qui peinent à vendre ont souvent un réflexe invisible : elles parlent de leur offre ou produits comme si c’était fragile, rare, presque “trop précieux” pour être assumé clairement.
Elles disent :
“Je fais un peu de création…”
“J’accompagne de temps en temps des femmes…”
“Je propose aussi des objets faits main…”
Ce genre de formulation minimise, fragilise, rend flou.
Pour ancrer une posture apaisée, tu peux commencer par quelque chose de plus simple :
👉 Parler de ton travail comme d’une activité stable, assumée, légitime.
Exemples :
“Je crée des bijoux qui accompagnent les moments importants de la vie”
“J’aide les femmes en reconversion à clarifier leur message et à attirer leurs premières clientes”
“Je dessine des identités visuelles épurées qui donnent une cohérence immédiate aux projets en lancement”
Aucune surenchère. Aucune promesse excessive. Juste la vérité dite clairement.
Ta posture change. Ta manière d’être perçue aussi.
2. Installer un “rythme de visibilité” (sans forcer, sans s’épuiser)
La peur de vendre est souvent amplifiée… parce qu’on attend trop longtemps avant de parler de son activité.
Quand tu n’en parles jamais, le jour où tu publies un post “commercial”, tu as l’impression de hurler.
La solution : en parler plus régulièrement, avec de la nuance, dans différents formats, de différentes manières.
Pas pour “marteler”, mais pour créer une présence qui semble naturelle.
Exemples pour une semaine simple et réaliste :
Lundi → un mini-coulisse (atelier, croquis, moodboard, ébauche, matière, préparation d’une séance, test d’un outil)
Mercredi → un contenu qui clarifie (expliquer un choix, un processus, une raison, un bénéfice)
Vendredi → La preuve par l'exemple : une transformation concrète (avant/après, retour d'expérience, l'impact en action)
Tu n’es plus “en train de vendre”. Tu montres ce que tu fais. Tu le rends lisible, tangible, normal.
3. Répondre aux questions avec précision… plutôt qu’avec justification
La peur de vendre surgit souvent dans les échanges : DM, messages, mails, demandes d’information.
Et là, on observe deux extrêmes :
Le sur-justificatif : on explique trop, on détaille tout, on se perd
Le sur-minimaliste : on répond trop peu, par peur de déranger
La posture apaisée, c’est une troisième voie : 👉 répondre précisément à ce qui est demandé, rien de plus.
Exemples :
Pour une graphiste : Client : “Pourquoi vos identités visuelles sont plus chères que celles trouvées sur Etsy ?” Tu clarifies : “Parce qu’elles sont conçues sur mesure pour refléter l’essence d’un projet. Elles ne sont pas génériques, elles sont pensées pour durer et attirer les bonnes personnes.”
Pour une céramiste : Client : “Pourquoi vos mugs coûtent 40 € ?” Tu clarifies : “Parce qu’ils sont façonnés un par un, cuits à deux reprises, et conçus pour durer plusieurs années. Leur texture et leur épaisseur permettent de garder la chaleur plus longtemps.”
Pour une coach : Client : “Que va-t-on faire pendant les séances ?” Tu clarifies : “On va travailler sur ce qui t’empêche d’avancer aujourd’hui, et construire un chemin clair et réaliste pour la suite. Chaque séance répond à ta situation du moment.”
Ni trop. Ni trop peu. Juste clair.
Tu n’as pas besoin de :
t’excuser
te justifier
t’expliquer pendant 12 lignes
annoncer ton prix comme si tu annonçais une mauvaise nouvelle
Ton prix n’est pas un problème. C’est une information.
Et si tu le poses avec tranquillité, en le reliant au bénéfice réellement perçu, tu entres dans un espace de dialogue beaucoup plus équilibré.
Exemples :
Créatrice textile : “Cette pièce coûte 85 €. Chaque vêtement nécessite 3 heures de couture et un tissu choisi pour sa durabilité”
Coach : “L’accompagnement est à 480 €. Il inclut 5 séances, un suivi entre les sessions, et une progression construite pour que tu n’avances jamais seule”
Créatrice de produits bien-être : “Le coffret est à 39 €. Il est pensé pour offrir un vrai instant de respiration dans une journée chargée”
Sobre. Clair. Posé.
C’est ça, la posture.
La vente devient lourde quand on se sent responsable de la décision de l’autre. Or, tu ne l’es pas.
Voici la phrase qui change tout :
👉 “Je donne l’information. La personne décide.”
C’est exactement cette posture qui élimine la pression. Tu expliques, tu clarifies, tu traduis, tu réponds aux questions. Ensuite, tu laisses respirer. Tu n’es ni responsable du “oui”, ni coupable du “non”.
Tu es responsable d’une seule chose : la clarté avec laquelle tu te présentes. C’est tout.
La meilleure manière de vendre sans forcer… c'est de montrer les résultats de ton produit.
Exemples concrets selon différents métiers :
Artisane / créatrice
Avant/après dans un intérieur
Témoignage sur un rituel (café, lecture, détente)
Un client qui dit : “Je n’utilise plus que cette tasse”
Prestataire créative (graphiste, webdesigner, photographe)
Amélioration de la cohérence visuelle
Un client qui a obtenu plus de demandes grâce à son nouveau site
Un “c’était flou pour moi, maintenant je sais quoi dire”
Accompagnante / coach / thérapeute
Client qui reprend confiance
Client qui passe à l’action
Client qui trouve une solution concrète
Les gens ne s’attachent pas aux caractéristiques. Ils s’attachent à l’impact.
C’est l’un des plus grands quiproquos pour les femmes qui ont peur de vendre. Elles croient qu’en parlant de ce qu'elles vendent, elles “se mettent en avant”. En réalité, elles informent. Tu n’existes pas dans le cerveau des gens tant que tu ne leur montres pas ce que tu fais. Tu ne les déranges pas. Tu les aides à savoir si ce que tu proposes leur est utile ou non. Cette nuance change complètement la charge mentale.
Quand on met de côté les clichés, la pression et les vieilles croyances, on se rend compte que la vente n’a jamais été une question de “technique”. C’est une question de lisibilité. Ton travail peut être magnifique, utile, profond, pointu, humain… mais si ta manière d’en parler reste floue, minimaliste, ou trop tournée vers ton propre langage interne, les autres ne peuvent pas en saisir la valeur.
Tu n’as pas besoin d’apprendre à “convaincre”. Tu n’as pas besoin de devenir quelqu’un d’autre. Tu n’as pas besoin de surjouer ou de te transformer en commerciale. Tu as simplement besoin de traduire ce que tu fais dans le langage de l'autre en face, avec honnêteté, précision et tranquillité.
Quand tu clarifies :
ce que tu fais
pour qui tu le fais
ce que ça change concrètement
… alors la vente n’est plus un mur, ni un malaise, ni une scène stressante.
Elle devient un échange lisible. Une information utile. Un repère. Et un prolongement naturel de ton activité. Tu ne forces pas. Tu éclaires.
Et souvent, il suffit de ce déclic pour que l'hésitation cède la place à la conviction.
1. Comment parler de mon travail sans avoir l’impression de me mettre en avant ?
En changeant d’angle. Tu ne parles pas “de toi”, tu parles de ce que tu produits permet dans la vie de l’autre. Tu informes, tu ne t’exhibes pas.
2. Comment répondre quand on me demande pourquoi c’est “cher” ?
En expliquant calmement ce que la personne reçoit réellement, pas le détail technique. Exemples : durabilité, sur-mesure, gain de temps, réduction de charge mentale, transformation vécue, qualité des matériaux, stabilité du résultat. Pas de justification. Juste de la clarté.
3. Comment vendre sans être insistante ?
En séparant ce qui t’appartient (clarifier) de ce qui appartient à l’autre (décider). Tu donnes les informations utiles. C'est elle qui choisit. C’est un partage, pas une pression.
4. Comment parler de mon offre sans me répéter ?
En changeant l’angle, pas le message :
Une fois via une histoire
via un exemple client
via un bénéfice
via un avant/après
via un coulisse C’est la reformulation qui installe la compréhension.
5. Comment vendre si je suis introvertie ou très “douce” ?
En t’appuyant sur ta nature, pas contre elle. La vente éthique, lisible et apaisée fonctionne très bien quand ton message est posé, clair et nuancé. Ce n’est pas un sprint : c’est une posture.
6. Comment traduire mon travail si ce que je fais me semble "normal" ?
Justement : ce qui te paraît normal est souvent la partie la plus précieuse aux yeux des autres. Demande-toi ce que ta cliente ne peut pas deviner si tu ne le lui dis pas. C’est là que se trouve la valeur invisible.
7. Comment proposer mon offre sans avoir l’impression de “forcer” ?
En présentant ton offre comme une possibilité, pas une injonction. “Voici ce que j’ai créé. Voici à qui ça s’adresse. Voici ce que ça change.” Les personnes à qui ça parle avancent naturellement.
8. Et si j’ai l’impression de toujours être “en train de vendre” ?
C’est souvent parce qu’on concentre la vente en quelques posts rares et très frontaux. Parle de ton offre un peu chaque semaine (coulisses, clarifications, exemples). Le “commercial” devient un simple morceau d’une conversation continue.